Le compte est bon…
Pour tout vous dire, écrire sur les 100 km de la Somme n’était pas prévu au programme de cette année. Ce récit de centbornard aurait dû commencer par : « Ici à Millau, au pied du viaduc, je me prends à rêver… » Seulement voilà, la glorieuse incertitude du sport en a décidé autrement. 15 jours plus tôt, mon accompagnateur et moi décidions d’arrêter notre pèlerinage millavois à la mi-course, après avoir lutté des heures durant contre la méforme du jour de mon binôme.

Parcours 2019
Frustré de n’avoir pu exploiter une bonne condition physique et une forte envie d’en découdre, je validai mon inscription pour Amiens le lendemain, sur le chemin du retour.
C’est donc l’esprit revanchard que je retrouve mon ami Stéphane ce samedi 12 octobre, lequel participe également aux 100 km, support pour les championnats de France 2019 de la distance.
Le réveil est très matinal, à 4h15, et en proie au doute. Ai-je suffisamment récupéré depuis Millau pour m’aligner aujourd’hui et tenter de battre mon record personnel ? Vais-je pouvoir briser cette barre des 10h ? Je sais que le pic de forme est passé mais je mise tout sur les « restes » d’une préparation plutôt réussie et un mental affûté. C’est un coup de poker mais qui sait, sur un malentendu…
6h30, le départ est donné. Il fait encore nuit mais je me sens parfaitement réveillé. Mieux, je profite pleinement d’être parmi ce peloton qui défile dans le Parc de la Hotoie sous une météo parfaite. Rapidement, nous nous retrouvons le long de la Somme et entamons un premier aller-retour d’un peu plus de 20 km. L’allure est régulière, entre 5’30 et 5’35/km. Je passe au ravitaillement du Parc du Grand Marais, au 30ème km, en 2h48.

35ème km – crédit photo: Laurine Photos
Pile dans les temps voulus. Nous sommes maintenant sur la deuxième boucle, celle qui nous conduit jusqu’au 63ème km, point du demi-tour à Pont-Rémy. Je ne subis pas la monotonie des paysages. Au contraire, j’apprécie à sa juste mesure ce terrain plat et propice à la performance sous un soleil radieux. Depuis quelques minutes, j’ai en tête mon expérience malheureuse, ici même, en 2016. Souffrant d’hypothermie et de problèmes gastriques – je vous passerai les détails – j’avais dû abandonner au 88ème km après 9h30 de galère. Mais aujourd’hui, rien de tout cela. J’ai appris de mes erreurs, notamment vestimentaires, et me sens sur la bonne voie alors que je passe la mi-course en 4h41. 5’34/km de moyenne depuis le départ. Je fais mes calculs rapidement : il me faut courir à une moyenne de 6’25/km sur la dernière partie et le compte sera bon pour le sub 10h. Un cycle d’euphorie se met instantanément en place. « Ici à Amiens, le long de la Somme, je me prends à rêver… »
63ème km, dernier demi-tour vent de face. 6h de course. Je tourne dorénavant à 10 km/h et je sens que les choses sérieuses vont bientôt commencer. Courant sans accompagnateur-vélo, je profite de chaque ravitaillement pour faire le plein d’encouragements des bénévoles, tous plus chaleureux les uns que les autres. On me prend ma flasque de 50 cl pour la remplir, pendant que je m’alimente. A ce sujet, aucun problème à signaler. Je reste (et vais rester tout le long de la course) sur du sucré : gels, pâtes de fruits et chocolat noir. En outre, souhaitant courir le plus léger possible, je ne porte sur moi qu’un petit sac à dos porte-flasques afin d’avoir en permanence gels et eau entre deux ravitos.
Nous voilà au 70ème km, le « mur » du cent bornes. Je suis clairement dans le dur. La moyenne horaire chute et j’ai les plus grandes difficultés à tenir un malheureux 9 km/h, voire moins. Je tente régulièrement des relances mais rien n’y fait. La section entre L’étoile et Yzeux est terrible mentalement. Arrive ensuite le ravitaillement de Picquigny, celui-là même où j’avais dû abandonner 3 ans plus tôt. 8h30 de course. J’irai au bout, c’est certain. Mais avec quel chrono ? Je continue à croire au moins-de-10h mais la marge se réduit comme peau de chagrin. Ne rien lâcher, ne rien lâcher !

Arrivée – crédit photo: Laurine Photos
Sur les dix derniers kilomètres, j’arrive à « gratter » un demi km/h sur ma vitesse instantanée, affolant les compteurs à 9,5 km/h. Cette portion me semble interminable mais je sers les dents. 96, 97, 98, 99ème km… De retour au Parc de la Hotoie, ça y est. Dernière ligne droite ! Je suis survolté. Je ne sens plus aucune douleur et cours le dernier km à 12,5 km/h. Je hurle ma joie au public présent et franchis la ligne d’arrivée. 9h56’13.

Médaille 2019
Le bilan :
Place au général : 23 / 154
Place catégorie hommes master 1 : 11 / 51
Allure moyenne : 5’57/km (5’53 à ma montre pour 101,2 km)
Vitesse moyenne : 10,1 km/h
Je l’ai fait ! Le compte est bon. Je mets quelques instants à récupérer puis partage mon bonheur avec des spectateurs qui m’interpellent et me félicitent. La médaille autour du cou, je m’en vais trinquer à ma santé en m’offrant une bière bien méritée après avoir remercié comme il se doit les organisateurs de cette magnifique course. J’y reviendrai à Amiens, et ce dès l’année prochaine. Pour l’heure, je savoure. Ce nouveau record de 9h56 qui abaisse de 40 minutes la précédente marque est clairement le point d’orgue de cette année 2019. Sachons profiter de ce moment !
Merci à ma famille et à mes amis pour leurs encouragements. Je n’étais en réalité pas si seul que cela pendant ces 110 000 pas. Place maintenant à un peu de récupération avant d’aborder le dernier marathon de l’année à Deauville, le 17 novembre prochain, en mode coureur-accompagnateur de ma chère et tendre. Vive le cent bornes, vive la course à pied !
je nai qu’un mot à dire où plutôt deux : « BRAVO FISTON » !
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MERCI !!!
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Pingback: Bilan sportif 2019 et objectifs 2020 | maCAPdam
J’aime beaucoup votre blog. Un plaisir de venir flâner sur vos pages. Une belle découverte et blog très intéressant. Je reviendrai m’y poser. N’hésitez pas à visiter mon univers. Au plaisir.
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