Pour beaucoup, passer un week-end à Paris est synonyme de tourisme, de balades romantiques, de spectacles et de bons repas. Dans le monde de la circadie, si on s’y trouve en mai au Champ-de-Mars, cela se traduit par une boucle de 1,3 km à parcourir autant de fois que possible pendant 24H. L’occasion de voir la Tour Eiffel sous toutes ses coutures et d’avaler des gels énergétiques toutes les 30 minutes !
Dit comme cela, on pourrait se demander ce qui m’a conduit à me retrouver ici, au pied de la Dame de Fer, ce samedi 18 mai. Il est 8H30 et le départ est prévu à 10H. Je balaie rapidement les raisons de ma présence : découverte d’un nouveau format de course, dépassement de soi, gestion du sommeil, saut dans l’inconnue… En outre, l’organisateur et ses partenaires reversent 1 euro par km parcouru au profit des enfants défavorisés ou malades.
J’ai encore un peu de temps pour découvrir le village de la course. Tout est parfaitement organisé. On y trouve des consignes, toilettes, espaces de repos, ravitaillements avec possibilité de déposer son ravito-perso… Bref, tout le confort pour passer un bon et long moment avec soi-même.

Crédit photo: Zoom – Bengamra Ridha
10H pétantes, le départ est donné. Je souhaite bonne course aux amis présents et file vers mon destin de circadien. Un tour, deux tours, trois tours plus tard, j’observe sur ma montre des informations farfelues. J’ai dégradé le mode GPS afin que la batterie tienne plus longtemps mais cela rend les données totalement inexploitables (il me manquera 14 km à la fin). Dommage, je n’ai plus qu’à me fier au grand écran présent sur la ligne qui, grâce à la puce électronique collée sur le dossard, indique en temps réel la distance parcourue par chaque participant.

Crédit photo: Zoom – Bengamra Ridha
Les premières heures défilent assez rapidement. Les coureurs sont nombreux sur le terrain de jeu et nous sommes maintenant rejoints par les touristes venus faire une balade ou des photos de la Tour Eiffel. Nous passons régulièrement à travers des nuages de poussière et il me tarde que la nuit arrive afin de réussir à me mettre dans une routine que je n’arrive pas à entreprendre avec ce monde. Je ne suis pas dedans ! Je ne prends aucun plaisir et commence à cogiter.
Le premier marathon est passé de mémoire en 4H40 puis le deuxième après 10H30 de course. Je suis à la rue mentalement. Les pauses-pipi et les stops aux ravitos sont les seuls moments de satisfaction…
La nuit est maintenant tombée. 23H45, je passe les 100 bornes. Cela fait 13H45 que je « cours ». Quelques temps plus tard, la météo, jusque-là clémente, décide de nous imposer une pause imprévue. Alors que je venais de trouver un petit rythme sympa et régulier, une averse s’abat sur nous et nous contraint à nous blottir de (trop) longues minutes sous les tentes des ravitaillements. C’est la goutte d’eau… si j’ose dire.
Une accalmie nous permet de repartir sur le terrain rebaptisé la Piscine-de-Mars. Chacun essaie de trouver la meilleure trajectoire possible entre les flaques d’eau, aidé par le faisceau lumineux de sa lampe frontale.
4H du matin, je rejoins clopin-clopant l’espace de repos. Je n’avais pas prévu de dormir mais force est de constater qu’une pause s’impose. Les 4 lits de camps réservés pour le 24H sont occupés. C’est à même le sol que je m’allonge et espère ainsi récupérer un peu. Après 30 minutes, un lit se libère. 30 minutes de pause supplémentaire ! Le froid me sort de cet état second et m’oblige à retourner sur la boucle pour me réchauffer.
Je ne cours plus dorénavant. Même marcher est difficile. Je m’accroche alors que le jour se lève. Mon ami Stéphane, passé la veille avec sa famille, est de retour pour m’encourager alors qu’il s’apprête à participer au Triathlon d’Enghien-les-Bains. Je suis touché par sa présence. Je l’informe que mon seul objectif est d’atteindre les 100 tours. Un compte rond très loin de mes ambitions mais on s’en contentera. Au cours des 3 heures suivantes, je parcours la distance de 11 km. Rien que ça, truc de fou !
Dernière heure de course, ma famille arrive. 99 tours. Je passe des vêtements chauds et c’est tous ensemble que nous bouclons le dernier. 130 km, clap de fin. Un peu plus de 3 marathons en 24H.
Je suis déçu. La performance n’est pas au rendez-vous. Mais je suis circadien et mes proches sont là. J’essaie donc de sortir un sourire au moment de la remise des médailles et rassemble tout mon courage pour réussir à rejoindre le métro et rentrer à la maison.
Le bilan :
Place au général : 24 / 101
Place catégorie hommes : 20 / 76
Allure moyenne : 11’04/km
Vitesse moyenne : 5,4 km/h
Je tiens à féliciter Alice et Lien pour leur magnifique podium, Francine, Grégoire (je ne saurais trop vous recommander son livre De mon canapé à la course à pied la plus dure du monde que j’ai dévoré) ainsi que tous les finishers.
Enfin, je remercie chaleureusement ma femme (Alex, quelle patience, merci d’accepter toutes ces lubies!), mes amis (Stéph et Caro, Michel, Monique, Martine, Fabien…) et vous tous pour vos messages d’encouragements. Je tire de nombreux enseignements de cette expérience et sais aujourd’hui, après une semaine d’analyse, que j’y reviendrai à ce format.
Place maintenant à un peu de repos avant d’aborder la préparation à ma course fétiche, les 100 km de Millau.
C’était bien d’avoir un 24h dans ton « CV ». Une nouvelle expérience, nouvelles rencontres, autres fatigues et douleurs. Bravo Papa
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Voilà. Et ça devrait pouvoir me servir pour Millau!
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Super pour ton premier 24 heures contente de t’avoir revue vivement le 100 km maintenant encore bravoooo
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Pareil, Francine. RDV fin septembre!
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Superbe ! je suis vraiment impressionné ! bonne prépa pour Millau, on fera qques bornes ensemble d’ici là
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Avec plaisir, Habib. A très vite,
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Colossal comme course ! Félicitations
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Merci, Luc!
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Félicitations
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Merci!
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