Marathons/Récits de course

Marathon de Paris – 3 avril 2016

Je n’ai loupé aucune édition du marathon de Paris depuis 2010. Il s’agissait d’ailleurs de mon premier dossard, toutes distances confondues, après seulement quelques semaines de pratique. Bouclée en 4h16, cette épreuve marqua les prémices d’une passion pour la course à pied toujours intacte aujourd’hui.

Malgré l’expérience accumulée au cours de ces six années, je suis rempli d’incertitudes à la veille de participer à cette 40ème édition. Avec 45 km/hebdo en moyenne sur les 8 dernières semaines, je ne peux prétendre à un record personnel et viser un sub 3h10. Le semi de Paris couru en 1h33’31 en mars dernier ainsi que quelques séances test me laissent penser qu’un chrono aux environs de 3h27 serait assez cohérent. Toutefois, je sais pouvoir compter sur mon endurance et ma motivation pour compenser (pour partie) une perte de vitesse depuis une bonne année. Bref, après un débat contradictoire avec moi-même, je fixe la barre à 3h25, au-delà de laquelle le résultat serait une déception. Dans tous les cas, je donnerai tout de mes capacités du moment.

  • La course

IMG_3639Dimanche 3 avril, 8h00. Je retrouve Pierrot et Habib au pied de l’Arc de Triomphe pour le traditionnel rendez-vous d’avant course de notre Team Marathon Connection . Nous discutons quelques instants puis nous descendons les Champs-Elysées en direction de nos sas de départ : jaune pour les copains et rouge pour moi.

8h48, j’enclenche ma Suunto en passant sous l’arche. C’est parti ! Alors que j’ai prévu de batailler ferme aujourd’hui, je ne ressens pas grand-chose sur ces premiers hectomètres. Pas d’adrénaline, un plaisir tout relatif alors que nous empruntons un tracé exceptionnel. Bizarre… Rien n’y fait. Les Champs, Rivoli, Bastille, même combat. Je passe au 5ème km en 23’49 (4’46/km), sur des bases légèrement plus rapides que prévu.

Passé le Faubourg St Antoine, l’envie de courir arrive enfin. Ma foulée devient moins tapante et je profite dorénavant du spectacle : Paris, le peloton, les spectateurs. Le pied quoi ! Il était temps. Roulio, qui m’avait accompagné lors des 100 km de Millau l’année dernière, m’attend au 8ème km. Je lui avais dit qu’il me faudrait environ 38’, j’y arrive en 38’20. Mon Ambit est à l’heure. Il a prévu de faire la boucle du Bois de Vincennes avec moi puis attendra Pierrot et Habib pour un deuxième relais. Tout va pour le mieux. Nous passons le 10ème km en 47’36 sur un rythme régulier et sous un soleil qui se fait maintenant bien sentir.

Avec Roulio. Crédit photo: Aline.

Avec Roulio. Crédit photo: Aline.

Le passage dans le Bois se fait sans encombre. Nous connaissons par cœur les routes de notre terrain de jeu dominical. La montée de Pesage est gérée comme elle se doit et nous abordons le billard de Gravelle pour recharger les batteries à 100%. Passage au 15ème en 1h11’04. L’allure a très légèrement augmenté sans pour autant nous mettre en péril. Pas de folie pour l’instant car les minutes « gagnées » sur ce tronçon très favorable peuvent se payer cash un peu plus tard. Roulio pointe du doigt la borne indiquant le 18ème km. C’est déjà l’heure de nous quitter. Je le remercie chaleureusement d’avoir, une nouvelle fois, mdpé avec moi. Peu de temps après, je double Julien, tout de rouge vêtu, qui semble un peu accuser le coup après un départ rapide. Je l’encourage en sachant qu’il va livrer un gros combat pour aller au bout. De mon côté, ça va bien. J’ai stabilisé l’allure depuis le 10ème km. Je tourne à 4’43/km et passe à la mi-course en 1h39’44.

Crédit photo: Madame Butchy.

Crédit photo: Madame Butchy.

Je cogite un peu. Le sub 3h20 me semble compliqué sachant que la seconde partie du marathon de Paris n’est pas simple. En revanche, l’état de forme est bon et mon objectif de 3h25 est vraiment accessible. Je suis concentré sur mon effort, ma foulée, l’hydratation à chaque ravitaillement. Tellement dans ma bulle que j’en oublie de saluer Francine et Saïd à leur poste parmi tous ces bénévoles si précieux pour nous.

L’heure est maintenant venue de « glisser » sur le toboggan des Quais de Seine. Déjà, certains sont en souffrance, résultat d’un départ trop rapide ou d’un début de déshydratation liée à cette chaleur qui ne cesse de s’accentuer. Arrivé km 26 aux abords du tunnel des Tuileries – long de plus de 800m – je crains un peu ce passage suite aux deux éditions précédentes. Nous avions eu droit à un aménagement type boîte de nuit foireuse en 2014 puis sons et lumières à effets désastreux en 2015. En entrant dans le souterrain, je suis de suite rassuré. L’ambiance créée cette année se veut zen, calme et sa traversée en devient presque agréable. A l’air libre, le peloton est encouragé par une foule de supporters venus profiter du beau temps et du spectacle. Je tourne la tête à gauche l’espace d’un instant et donne rendez-vous à la Tour Eiffel en mars 2017 pour l’éco-trail. Les jambes commencent à se raidir alors que je passe le km 30 en 2h22’24.

Avec Pathé.

Avec Pathé.

J’entre dans le vif du sujet, dans la vérité du marathon. Sans prendre le mur en pleine face, je suis clairement dans le dur. Je maintiens tant bien que mal une vitesse proche de 12,5 km/h mais le combat s’annonce âpre. Dans la remontée du XVIème arrondissement, j’essaie d’accrocher le premier meneur d’allures 3h15 parti 5’ après moi. L’élastique tient une dizaine de minutes puis cède à l’entrée du Bois de Boulogne. Ça se corse sérieusement mais je cours toujours, d’autant plus que j’aperçois au loin my big Senrunner Pathé, pacer de luxe pour la dernière portion de l’épreuve. Je suis heureux de le voir. Je prends sa roue puis essaie de coller au train de la deuxième flamme jaune 3h15 qui arrive à notre hauteur. Mais ça va trop vite. « On va gérer tous les deux » me dit sagement Pathé. Je crève de soif. Mon binôme entame alors un fractionné à allure 10 km pour aller chercher de l’eau au dernier ravito. Je lève le pied puis marche quelques instants sur l’Allée de la Reine Marguerite. Fait ch… Puis je me remets en selle, la tête bien droite guettant le retour de mon ami. J’arrive à maintenir une allure à 5’20/km lorsque Pathé revient avec l’eau. La délivrance ! Je bois, il m’arrose. Ça va mieux. Dernière ligne droite, je ne lâcherai plus rien. J’accélère sous les encouragements de mon partenaire qui doit quitter le parcours à moins d’un km de l’arrivée. Je suis pied au plancher, à 14 km/h, sur l’avenue Foch. L’émotion est forte, inaltérée en six ans. Et je franchis la ligne en 3h23’38.

  • Le bilan

Capture1Place au général : 3638 / 41708

Place catégorie M1H : 1135 / 11319

Allure moyenne : 4’50/km

Vitesse moyenne : 12,43 km/h

Bien qu’étant à plus de 12’ de mon record, je suis comblé par ce résultat et rassuré par mon état de forme après une préparation trop légère. J’ai respecté l’épreuve-reine et je peux maintenant m’orienter vers mes prochains objectifs de façon plus sereine.

Merci à ma famille pour son soutien sans faille. Merci à tous pour vos encouragements via les réseaux, aux amis présents sur le parcours, à Roulio, à Pathé. Quant à toi, le Marathon de Paris, je vais te faire une infidélité l’année prochaine mais je reviendrai, promis.

7 réflexions sur “Marathon de Paris – 3 avril 2016

  1. Plus de 12 de moyenne encore une fois c’est une belle perf avec la prépa réduite et les pépins précédents. Et c’est encore une belle expérience de plus pour la suite 😉
    Bravo !

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  2. Bravo Run’O , toujours top tes récits ! ou j’ai laché prise de ce côté là…
    Tu as bien tourné je trouve pour le peu de KM et tes pépins précédents, respect et comme tu le dis si bien, la distance « reine » n’est pas à prendre à la légère…
    bonne continuation le boss TMC

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