Le semi-marathon est une distance que je connais peu. Rarement couru en mode « performance », je décide cette année d’intégrer le semi de Paris dans ma préparation au marathon de Paris et le fixe comme un objectif intermédiaire. L’idée est d’y aller à fond, selon l’état de forme du moment, pour chercher un chrono inférieur à 1h29. Ainsi, je rayerais des tablettes mon record actuel de 1h31’15…

Dimanche 2 mars 2014. Je retrouve les copains de la Team Marathon Connection devant les Lettres du Parc Floral à 9h. Il y a déjà du monde, beaucoup de monde sur l’esplanade du Château de Vincennes. Près de 33000 personnes attendent sous un beau soleil le coup de feu libérateur prévu à 10h. La météo est au top : pas de vent et une température très clémente de 5°C qui ne cessera d’augmenter au fur et à mesure de la matinée. Je vois ou aperçois plein de visages connus, d’ami(e)s de la team, la runnosphère, km mania… Bref, tous les éléments annonciateurs d’une belle matinée de course à pied sont réunis.

J’ai prévu de courir avec Guillaume. Mais cela commence plutôt mal car nous nous perdons de vue lors de la dépose des sacs aux consignes. Impossible de se retrouver dans cette foule. Je l’attends quelques instants au point de rdv puis décide de partir m’échauffer seul. Il est déjà 9h35 et je suis en retard. Une dizaine de minutes plus tard, après un rodage écourté, je rejoins le sas rouge préférentiel et retrouve les potes de la TMC. Mais toujours pas de Guillaume. Espérons qu’on se croise en course!

• La course

  – 0-5 km : 20’57 (4’11/km)

10h. La 1^ère vague (les élites) s’élance. Puis c’est au tour de notre sas. La ligne est franchie en 3’ environ. Ça bouscule sur la Route de la Pyramide. Je suis complètement irrégulier dans mon allure, cherchant à me faufiler en accélérant lorsque je tombe à 4’30/km puis décélérant lorsque la vitesse est trop rapide. Je ne vais cesser d’alterner ces changements de rythme pendant 2,5 km jusqu’à la Route du Pesage, où le faux-plat montant va enfin fluidifier la course.

Ça va maintenant beaucoup mieux sur le billard de l’Avenue de Gravelle. Guillaume m’a rejoint et nous déroulons nos foulées dans l’allure cible de 4’10-4’12/km. C’est un régal. Il fait beau et je ne  regrette pas une seconde la tenue légère. Passage au 5^ème km : 20’57.

  – 6-10 km : 21’01 (4’12/km)

Le parcours est ultra  roulant sur cette portion. Nous savons que jusqu’à la Rue Taine (8^ème km), nous pouvons nous économiser tout en maintenant la vitesse souhaitée. Malgré cela, les jambes tournent très moyennement. Le souffle est OK mais je me sens lourd et assez fatigué physiquement. Evidemment, je n’ai pas fait de préparation spécifique semi et n’ai pas allégé l’entraînement cette semaine. L’objectif principal reste le marathon de Paris. Par ailleurs, ma balance affiche 3 bons kilos à perdre d’ici le 6 avril. Je suis donc loin d’être « aérien » ce matin…

Peu importe. J’adore le tracé et l’ambiance de cette course. Donc je m’amuse et profite de chaque instant. La butte est avalée sans encombre et je passe le 10^ème km en 41’58.

  – 11-15 km : 21’05 (4’13/km)

J’attrape à la volée une bouteille au ravito. Que c’est simple comparé aux gobelets! Nous sommes très réguliers sur le Quai des Célestins. J’ai l’impression de retenir un peu Guillaume qui est plus facile que moi mais nous faisons une belle course d’équipe. Il prend de bons relais et je lui indique les passages et/ou difficultés à venir. Pour l’heure, c’est le plat pays : Hôtel de Ville puis demi-tour sur la Rue de Rivoli. C’est l’heure de rentrer à la maison! Le 15^ème km peu après Bastille est franchi en 1H03’03.

  – 16-21,1 km : 25’45 (4’13/km)

Les choses sérieuses vont commencer. Entre la grimpette rue de Reuilly et le coup de cul à Daumesnil, la fin est piégeuse. C’est maintenant que tout se joue. Je préviens Guillaume que je vais le laisser filer et qu’il peut envisager un sub 1h28. J’encourage Julien que je ne voulais pourtant pas voir à ce moment-là (Il partait sur des bases élevées, proches d’1H25 et terminera courageusement dans un très bon chrono d’1H30).

Avec Roulio – Crédit photo Fatiha H.

De mon côté, le lactique commence à monter mais je gère correctement la Rue de Reuilly. Je vais bénéficier au 18^ème km d’une aide précieuse parmi les spectateurs. Roulio, qui a bouclé son 2^ème  marathon à Séville la semaine précédente est là. Il bondit de la chaussée pour me rejoindre et m’offre un relais exceptionnel  jusqu’au virage amenant à l’Avenue de St Maurice. Merci poto ! Tu m’as fait gagner de précieuses secondes. Je reste dans le match pour mon objectif du jour. Voilà la flamme rouge. Je retrouve Rémi sur ce dernier km tout en descente. On va pouvoir se tirer la bourre et chercher ensemble le chrono tant convoité. A 3’53/km, nous dévalons les derniers hectomètres de l’avenue Daumesnil et franchissons chacun notre tour la ligne d’arrivée : 1H28’48.

• Le bilan

Place au général : 1330 / 32910

Place catégorie SEH : 896 / 14011

Allure moyenne : 4’12/km

Vitesse moyenne : 14,25 km/h

Je revois Guillaume, très satisfait de sa perf d’1H28’03. Personnellement, l’objectif est atteint, à 12 secondes près. Je réalise mon sub 1H29 et abaisse de 2’27 ma précédente marque sur cette distance. Je n’ai, à froid, aucun regret sur cette course et suis comblé par ce nouveau record personnel. Tout s’est correctement passé et j’ai donné tout ce que j’avais après 3 semaines de préparation marathon. Je n’étais clairement pas dans un pic de forme et heureusement d’ailleurs ! Il est prévu pour le 6 avril prochain…